La pistache en Provence, une piste à creuser
Rencontre avec Jean-Louis Joseph, vice-président de l’association Pistache en Provence
Février 2022, le soleil est éclatant et l’air est particulièrement printanier. Nous avons rendez-vous en Provence, bien sûr, dans la charmante commune de La Bastidonne (Vaucluse). Ici, la nature est reine, les territoires sont largement occupés par des forêts de chênes verts et adoptent l’accent méditerranéen. Les oliviers peuplent les courbes du paysage et la Sainte-Victoire culmine à l’horizon. Jean-Louis Joseph, vice-président de Pistache en Provence nous attend. Nous apercevons des âmes qui s’activent à la plantation de singuliers arbustes, alignés tels des mikados, à même un sol meuble. Ces derniers sont l’objet de notre curiosité.
De l’importance de la sensibilisation
Ces arbustes sont des pistachiers. Cultivé, aussi bien pour ses fruits que pour son feuillage persistant décoratif, il apparait en Mésopotamie puis est diffusé autour du bassin méditerranéen par les Grecs puis les Romains. Sa culture fut largement répandue en Provence jusqu’au début du 20ème siècle – les marchés de Rognes et Lambesc en attestent – avant de disparaître, avant tout pour des raisons économiques.
C’est en 2018 que Jean-Louis Joseph, accompagné d’Olivier Baussan (Président de Territoire de Provence), de Georgia Lambertin (présidente de la Chambre d’Agriculture PACA) et de
Bénédicte Martin (Vice-Présidente, en charge de l’Agriculture, de la viticulture, de la ruralité et du terroir en Vaucluse) décident de créer l’association Pistache en Provence, ayant pour vocation de défendre et promouvoir la culture de la pistache en Provence.
C’est en 2018 que Jean-Louis Joseph, accompagné d’Olivier Baussan (Président de Territoire de Provence), de Georgia Lambertin (présidente de la Chambre d’Agriculture PACA) et de
Bénédicte Martin (Vice-Présidente, en charge de l’Agriculture, de la viticulture, de la ruralité et du terroir en Vaucluse) décident de créer l’association Pistache en Provence, ayant pour vocation de défendre et promouvoir la culture de la pistache en Provence.
Cette initiative donne lieu, tout d’abord à des recherches approfondies, des voyages d’études ( sur des territoires favorables : Grèce, Espagne et Tunisie) puis à la création de vergers expérimentaux, en partenariat avec le réseau des Chambres d’Agriculture, le Parc Naturel Régional du Luberon à la Thomassine (maison de la Biodiversité), à Manosque. Souhaitant partager, sensibiliser et informer de la manière la plus didactique possible, ce travail permettra l’édition d’un livre – « Le Pistachier » (ed. Rustica) – soulignant la richesse de cet arbre aux graines oléagineuses, essentielles à l’équilibre de notre alimentation.
En 2020, l’association Act for Planet, qui agit pour le climat et la biodiversité, accompagne la réintroduction du pistachier, arbre rustique adapté à certaines contraintes et effets liés au dérèglement climatique. Elle achète 550 pistachiers, répartis sur tout le territoire provençal pour des plantations plus expérimentales, afin de voir comment l’arbre réagit et s’adapte selon les différents terroirs, des collines du Vaucluse au plateau d’Albion, de la chaîne de la Trévaresse au massif des Maures. Une façon aussi de séquestrer du carbone dans les sols, de refertiliser la terre et de lutter contre l’érosion.
Puis, en 2021, le Syndicat France Pistache est créé. Réservé aux producteurs adhérents à la MSA, l’entité soutient les producteurs et agriculteurs désireux de participer à la reconquête de cet arbuste en Provence. Garant de la représentation des intérêts des producteurs et de la promotion de la production, il s’attache à aider les producteurs dans leurs démarches de recherche de plants de qualité, à structurer la filière (de l’implantation du verger de pistachiers à la production d’amandon) et à soutenir la future filière de la pistache.
Le pistachier, origines & culture
Entre 1888 et 1904, Cézanne peint le Château Noir du Tholonet, château-bastide, bordé d’un parc où le pistachier s’épanouit. Ce dernier sera un des sujets de prédilection du peintre qui en fit une oeuvre – « Pistachier dans la cour de Château Noir » – désormais exposée au Art Institute de Chicago. La Sainte-Victoire en est ourlée, et le Luberon témoigne de la présence manifeste de l’arbuste.
Mais remontons encore un peu l’horloge du temps et arrêtons-nous en Iran, il y a 4000 ans. C’est ici, au Moyen-Orient, que le pistachier prend racine.
Puis, un certain Lucius Vitellius, alors gouverneur romain, l’importe de Syrie pour le populariser en Italie. Réputé pour sa saveur et déployé à des fins médicinales, il traverse ensuite les siècles et les territoires, pour s’implanter, à perpétuelle demeure, dans le bassin méditerranéen.
Ce sont désormais 12 espèces appartenant à la famille de Anacardiaceae qui sont référencées.
Mais remontons encore un peu l’horloge du temps et arrêtons-nous en Iran, il y a 4000 ans. C’est ici, au Moyen-Orient, que le pistachier prend racine.
Puis, un certain Lucius Vitellius, alors gouverneur romain, l’importe de Syrie pour le populariser en Italie. Réputé pour sa saveur et déployé à des fins médicinales, il traverse ensuite les siècles et les territoires, pour s’implanter, à perpétuelle demeure, dans le bassin méditerranéen.
Ce sont désormais 12 espèces appartenant à la famille de Anacardiaceae qui sont référencées.
C’est alors qu’une question se pose : quelles sont les conditions favorables à la culture du Pistacia Vera ? Arbuste dioïque (les fleurs mâles et femelles sont portées par des arbres différents), son épanouissement nécessite, tout d’abord, de disposer de plans de qualité, certifiés et jouissant d’un passeport phytosanitaire. Le Syndicat France Pistache œuvre d’ailleurs en ce sens, afin de mettre prochainement à disposition des cultivateurs et agriculteurs, un cahier des charges référençant l’ensemble des pépinières répondant à ces prérogatives.
La qualité du sol doit être limoneux sableux et drainant, même si le pistachier s’accommode bien aussi d’un sol pauvre, calcaire, fortement alcalin ou légèrement acide et ce grâce à son système radiculaire puissant.
Pour garantir une pollinisation adéquate, il est impératif de conjuguer un arbuste mâle pour huit arbustes femelles.
C’est ensuite le vent qui se chargera de déposer les pollens depuis l’arbre mâle sur les arbres femelles. Lors de la plantation, la motte doit être un peu cassée afin que les racines se développent bien et ne s’enroulent pas autour du collet.
S’il craint un excès d’eau, le pistachier, durant les 3 premières années post-plantation, demande un arrosage régulier et un généreux ensoleillement.
Les fruits ayant, quant à eux, une maturité échelonnée, la récolte s’effectue en deux temps, à l’automne. Cette dernière sera cadencée, l’arbre ne produisant des fruits qu’une année sur deux.
Pour garantir une pollinisation adéquate, il est impératif de conjuguer un arbuste mâle pour huit arbustes femelles.
C’est ensuite le vent qui se chargera de déposer les pollens depuis l’arbre mâle sur les arbres femelles. Lors de la plantation, la motte doit être un peu cassée afin que les racines se développent bien et ne s’enroulent pas autour du collet.
S’il craint un excès d’eau, le pistachier, durant les 3 premières années post-plantation, demande un arrosage régulier et un généreux ensoleillement.
Les fruits ayant, quant à eux, une maturité échelonnée, la récolte s’effectue en deux temps, à l’automne. Cette dernière sera cadencée, l’arbre ne produisant des fruits qu’une année sur deux.
L’engagement Maison Brémond 1830
Des champs d’oliviers de Provence ou d’Andalousie, en passant par les amandiers de Valence ou ceux du plateau de Valensole, Maison Brémond 1830 souligne et met en avant la passion de ces hommes et de ces femmes qui cultivent, transforment la terre et la façonnent en des paysages uniques et émouvants.
Chaque jour, Maison Brémond 1830 poursuit sa vocation des origines : combler les palais des amateurs et défendre une vision de la gastronomie méridionale, en toute authenticité. C’est pourquoi, Maison Brémond 1830 s’engage auprès du Syndicat France Pistache et l’accompagne – aux côtés d’acteurs tels le réseau des Chambres d’Agriculture, Le Parc Naturel Régional du Luberon ou encore Territoire de Provence – pour encourager la reconquête du pistachier en Provence et pérenniser sa culture.